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30ème compagnie d'aérostiers

Elle fut créée le 23 septembre 1914 avec les éléments la section automobile de ballon et cerfs-volants montés.

A la date de sa création, la 30ème compagnie d'Aérostiers est constituée comme suit.

1 Capitaine: Jacques Théodore SACONNEY commandant la compagnie
1 Lieutenant adjoint au chef de Compagnie MANDIN
1 lieutenant  OSWALD
1 Enseigne de Vaisseau  SUZANNE
1 Adjudant Emile DEVRON
5 Sergents
1 Caporal Fourrier
9 Caporaux
3 Maître Ouvriers Robert DUMONTET, Albert MUGUET, Jean TOURTAY
2 Soldat de 1ère classe
69 Soldats de 2ème classe

Parmi les soldats constituant cette compagnie, certains noms sont bien connus dans le milieu cerf-voliste, entre autres: Pierre PICAVET, André FRACHET…

  • Le 23 septembre, la section automobile de ballon et cerfs-volants montés devient la 30ème Compagnie d'Aérostiers.. Elle est Immédiatement affectée à la 6eme armée qui se trouve sur la partie du front comprise entre La Perrière sur les hauteurs N-E de Soissons et Ribécourt au Nord de Compiègne. Elle a comme point central Vic-sur-Aisne et Moulin-sous-Touvent.
  • Le 27 septembre, elle  part de Versailles à 10 heures du soir, pour arriver à Laversine,  à côté de Coeuvres dans la région soissonnaise, dans la matinée du 28 septembre et sera mise à la disposition du commandant de l’artillerie lourde de 105.
  • L’Aisne 1914
  • Le 28 septembre l’ordre préparatoire n° 165 est envoyé au Général Ebener, qui est chargé d’exécuter une attaque sur le front Ferme-Touvent et Quennevières avec ses troupes et l’artillerie lourde, donc la 30ème compagnie d'aérostiers. L'attaque se fera le  30 septembre à 15 heures.
  • Le 28 septembre  au soir, le soldat Frachet effectue une ascension en cerf-volant à 80m d’altitude, le vent est fort, le ciel brumeux, l’ascension se fait devant Vic-sur-Aisne sur la Chaussée Brunehaut, route reliant Vic-sur-Aisne à Nampcel.
  • Le 29 au matin, le ballon de la compagnie est gonflé et ne sera dégonflé que le 2 octobre au soir.
  • Le 30 septembre, il sera procédé à une ascension de nuit par ballon par le Maître Ouvrier Tourtay.
  • Le 1er octobre, lors de cette journée, le ballon se trouve sur Vic-sur-Aisne, au-dessus de l’ancienne route romaine dite Chaussée Brunehaut, et sera attaqué par un aviatic. Ce dernier laisse tomber  trois  bombes en décrivant un cercle autour du ballon: sur les trois, deux sont à balles, la troisième est incendiaire.
  • La bataille de Roye (début de la course à la mer)
  • Le 3 octobre, la 30ème compagnie se met en route pour rejoindre son point d'observation à Remaugies dans la Somme. Le soir, elle cantonnera à Pierrefonds, puis à Lachelle et arrivera le 6 sur son point désigné.Immédiatement, elle va coopérer à l'attaque de Laucourt, commandée par le 4ème corps d'armée. L'attaque se déclenche à 14 heures, mais selon le général commandant le 4ème CA, les munitions pour l'artillerie sont insuffisantes, ce qui rend un barrage infranchissable par les troupes.
  • Le 7 du même mois, le ballon de Saconney  est toujours sur Remaugies, mais doit descendre fréquemment à cause des avions allemands qui le survolent. Malgré cela, Saconney dirige les tirs de 105,  d’abord sur un convoi en sortie de Roye qui est décimé, mais aussi sur des batteries situées à Laucourt et Saint-Mard.
  • Le 12 elle repart de Remaugies à Moreuil puis de Mézières-en-Santerre à Hangest-en-Santerre. Là, le ballon est levé à 800m avec son observateur dans la nacelle, le tout sera déplacé avec la voiture treuil.
  • Du 13 au 16,  mauvais temps, le 17, la section de cerfs-volants va régler l’artillerie sur les ouvrages allemands du Bois Etoilé à l’ouest de Vermandovillers. L’attaque va durer 5 journées en vain.
  • Le 24 octobre, alors que la compagnie est en station à Harbonnières (Somme), le ballon étant à 900m, un avion Euler, une vague imitation de notre Farman, lance une bombe incendiaire sur le ballon. Elle le rate, mais tombe à 100m du treuil.
  • Détachement de l’Armée de Belgique.
  • Le 1er novembre1914, la 30ème compagnie d'aérostiers est affectée au 7ème Corps d'Armée. Elle va se positionner dans la région d'Ypres et Poperinghe.
  • le 5 novembre, le point d'ascension de la 30ème est à 600m au sud de Woesten sur la route de Poperinghe. Elle est reliée téléphoniquement au poste de commandement du groupe et à la 21ème et 22eme batterie. Hélas le manque de longueur de de fils fera que 2 autres batteries ne bénéficieront pas de l’observation du ballon. L'observateur dirige les tirs sur deux points  de passage se trouvant  au N.E de Bikschote et il découvre également deux batteries de 105 en bordure du ruisseau St Jean.
  • Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1914, l’emplacement du campement signalé la veille par espionnage a été l’objet du tir percutant de pièces de 105, le ballon ayant été reculé de 200m  a essuyé deux salves de trois coups de 105, tombés exactement à l’emplacement du campement repéré la veille.
  • Le 8 novembre 1914, les communications téléphoniques sont établies avec les autres batteries; trois autres positions ennemies seront relevées par l'observateur en ballon, une de 77 et deux de 105. Ces trois batteries sont prises sous le feu de l’artillerie française et sont réduites au silence. Des tirs percutants  de 105  ennemis sont arrivés à 250m du treuil.
  • Le16 novembre vers 15h30, l'observateur en cerfs-volants repère deux batteries ennemies de 105, situées l'une à 200 m au sud de Merkem la seconde placée au sud de Passendale, il en informe notre batterie de 155 qui ouvre le feu sur celle de Merckem, tandis que la 22ème batterie tire sur celle de Passendale.; l'observation durera 4h00.
  • Le 17, c'est au tour du ballon de procéder à l'observation; l'observateur Caro fixe trois batteries qu'il fait détruire par notre artillerie.
  • Le 18 , le ballon repère des batteries à l’ouest de la fôret de Houthulst à l’Est de Merckem, les tirs sont immédiatement dirigés vers ces batteries, certaines sont réduites au silence, d’autre doivent changer de position.
  • Le 20 novembre 1914, le ballon ne peut procéder à des observations, il est recouvert d’un poids de neige estimé à 200kg.
  • Le 23 novembre c'est au tour des cerfs volants de prendre l'observation; l'observateur repère quatre batteries deux de 77 et deux obusiers  de 105, qui sont immédiatement pris sous le feu des 21ème et 22 ème batteries: cette artillerie allemande se trouve dans le  secteur dit «La maison du passeur».  La nuit venant le ballon cesse ses observations avant la fin de l’action.
  • Le 27 novembre de nouveau les cerfs-volants sont de service; ils repèrent sur le coup de 15h deux positions de batteries de 105, l'une aux abords Est de Merckem, l'autre aux abords Est de Bikschote, les tirs de destructions de notre artillerie se font entendre.
  • Le 28 novembre dans l'après-midi, l'observateur dans sa nacelle sous son train de cerfs volants repère une batterie située au sud de Langemarket dirige sur elle notre 2ème batterie d'artillerie. Il va également diriger la première batterie sur des tranchées allemandes qui seront désertées par les soldats, permettant par la suite à nos troupes de venir les occuper.
  • Le 1er décembre 1914, l'observateur aux cerfs-volants a repéré trois batteries allemandes situées respectivement à 3oo m à l'Est de Poesele, 300 m à l'est de Hochski et 300 m au SE de Langewaede, qui seront détruites
  • Le 7 décembre, la compagnie d’aérostiers reçoit l’ordre de se rendre à Houdain dans la Pas-de-Calais.
  • Le 9 décembre 1914. Elle doit partir en même temps que le 4ème Régiment d'Artillerie Lourde auquel elle est rattachée pour se rendre dans la région de Carency.
  • Lors de sa visite, le Colonel Morin manifeste son étonnement devant les services rendus par le matériel automobile de la compagnie.  Sur ses instructions, le service aéronautique du GQG donne l’ordre de créer compagnie entièrement automobile. Ainsi, 10 compagnies seront constituées en 1915.
  • Région de Carency 1ère bataille de Vimy .
  • Le 16 décembre le temps est brumeux et il y a du vent, les cerfs-volants sont de sortie, une ascension de reconnaissance des lieux est effectuée, à 150m durant 1h40.
  • Le 17 décembre toujours en cerf-volant,  il sera procédé à quatre élévations afin d’effectuer des observations sur Carency.: La première d’1 heure 18  à 150m prépare l’attaque de la 70ème division d'Infanterie sur Carency. Le général Joffre étant sur place, constate que deux attaques ne peuvent se faire en même temps et que l'armée allemande se trouvant sur Carency est dangereuse pour le flanc droit de la 21ème Division lors de son attaque; il demande donc que l'assaut sur Carency soit repoussé à plus tard. Un seconde ascension de 1h25 se fait à 300m sur Souchez pour la 21ème Division d'Infanterie. La troisième de 1h43 va permettre de corriger le tir des canons de 120 de l’artillerie de cette même Division. La dernière de 1h30 va diriger les tirs sur la Halte de Souchez, où se trouve une batterie allemande.
  • Le 19 décembre  pour diriger les tirs sur Carency, la compagnie va sortir ses cerfs-volants. Il pleut, le vent irrégulier rend l’observation stérile par manque de hauteur.
  • Le lendemain, le ballon repère une batterie de 105 sur Givenchy et une de 77 sur Angres.
  • Le 26 décembre une observation en cerf-volant d’1h54 à 250m permet d’orienter des canons de 95.
  • Le 29 décembre, vent irrégulier, éclaircies, pluie, une ascension à 100m en cerf-volant dure 1h18.
  • Le 31 décembre les cerfs-volants ne pourront être utilisés car le vent est trop irrégulier.

En ce début d’année 1915, la compagnie est cantonnée à Olhain dans le Pas-de-Calais. Le temps est exécrable,  pluie, brume, vent violent et irrégulier. Malgré cela les 1, 2 ,5 ,6  10, 11, une douzaine de cerfs-volants seront mis à leur point d’observation, mais plusieurs tentatives se feront en vain.

  • Le 6 janvier une observation de 20mm à une hauteur de 300m s’effectuera sur Carency entre 10h30 et 10h50, interrompue par la pluie. Durant cette ascension, le sergent Tourtay a observé les tirs de batteries ennemies sans avoir assez de temps pour les repérer.

Durant le mois de février 1915, les conditions d’emploi des cerfs-volants sont meilleures. Ils ont permis de nombreux réglages et observations, notamment les 3,4 et 5. Jusqu'au 10 février, la compagnie a eu pour mission  de former les stagiaires cerfs-volistes des  21ème  et 37ème compagnies d'aérostiers. Lors de nos recherches aux Archives de la défense à Vincennes, nous avons pu avoir accès à un carnet  relatant la vie de stagiaires de la 31ème compagnie d'aérostier en stage à la 30ème sur la période du 1er  au 10 février 1915.

  • Le 28 mars 1916, la section cerf-volant procède au lancement du cerf-volant anémomètre; la vitesse du vent SSO  est de  30m/s à 1200m d’altitude.

En avril 1916,  le lieutenant commandant la 30ème compagnie signale que les cerfs-volants ne sont pas revenus à la compagnie depuis décembre. En juin et juillet, il précise que la section n'a pas travaillé par manque de vent, mais il n'y a aucune une trace de cerfs-volants.








 

 

 

 

 

 

 

 

 

saconney
Jacques Théodore saconney

 

balloncv
La compagnie prete au décollage

 

laversine

Ballon de la 30eme à Laversine dans l'aisne

 

systemesaconney
trolley de cerfs-volants

 

train de cerf-volant

 

 

brassard
Brassard d'aérostier

 

ballon
 

 

carte
batteries allemandes repérées région Givenchy juin 1915

 

 

 

 

compte_rendu
compte rendu des activités de la Cie